Vendredi 14 décembre 2018, la mairie de Noisy-le-Grand annonce qu’elle fermera ses portes au public à 11h. Plus de bus, plus de poubelles et de tables de restaurant dans l’avenue Aristide Briand … Que se passe-t-il ?

C’est une journée de mobilisation interprofessionnelle et lycéenne sur le plan national et, dans notre ville, les lycéennes et lycéens de Flora Tristan et Évariste Gallois, mobilisés pour l’abrogation du Parcoursup et contre les réformes du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ont décidé de manifester devant la Mairie et de demander une entrevue avec la Maire, Mme Marsigny.

Au point de rencontre à 12h45 avenue Aristide Briand, ils descendent ensemble, banderoles en mains jusque devant l’Hôtel de Ville. Des enseignants, des représentantes de parents d’élèves, la FCPE, sont à leurs côtés. Des militants noiséens d'associations ou politiques dont de "Noisy Solidaire, A Gauche Vraiment !" sont aussi présents pour exprimer leur soutien.
La place de la Libération résonne de leurs slogans déterminés : « Nous sommes les lycéens et nous allons gagner », « Non à la sélection », « Touche pas à mon bac » …

Puis « Nous voulons être reçus par Madame la Maire » et l’ensemble d’entonner « Brigitte, Brigitte, Brigitte … ».
Le Directeur de cabinet descend et leur indique que Madame Marsigny va recevoir quatre d’entre eux, deux de chaque lycée.
Françoise Guiche, conseillère municipale de Noisy Solidaire, profite de ce temps pour rejoindre des petits groupes et les interroger sur leurs motivations. Toutes et tous répondent avec détermination et gentillesse :
Flora Tristan :
Yacine : je suis là aujourd’hui pour la suppression du Parcoursup, du tri sélectif à l’entrée des facs, contre les discriminations car tous les lycées n’auront pas tous les mêmes options. On peut se retrouver loin de notre secteur ».

Weekerson et Janar, ajoutent : nous sommes en lutte pour notre avenir.
Lucie : je suis contre la réforme du bac ! Pourquoi nous le changer ? Et l’accès à la FAC ? Je n’ai pas envie d’avoir mon bac et ne rien faire après. Je veux faire des études puis travailler.
Évariste Gallois :
Marie-Elise : Nous sommes là parce que nous sommes contre ces réformes. Nous pensons à notre avenir et à celui de nos petites sœurs et petits frères qui sont au collège et à qui on demande vers quoi ils veulent se diriger alors qu’ils pourraient changer d’avis plus tard. C’est compliqué pour nous et nos parents.

Nous manifestons mais nous ne sommes pas écoutés !
Même question à la responsable de la FCPE : « nous pensons que les jeunes ont des choses à dire et on les comprend. Nous ne sommes pas pour le blocus des lycées mais nous sommes présentes pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de débordements et qu’ils puissent s’exprimer. Sur Parcoursup, il faut des modifications, la réforme du bac ne nous satisfait pas. Il aurait fallu prendre plus de temps pour réfléchir aux réformes. ».
Un enseignant en SES : je ne suis pas là pour donner mon positionnement auprès des élèves mais je les soutiens à 100%. J’admire leur combat, à leur âge je n’étais pas engagé comme ça. Ils progressent énormément dans leur mobilisation. Ce que je crains, c’est que la situation devienne ingérable … Je suis là pour m’assurer qu’il n’y ait pas des écarts et témoigner si nécessaire.

La délégation ressort : « nous avons dit à Mme Marsigny qu’il y a un problème de communication avec le gouvernement, il ne nous écoute pas alors que notre avenir est en jeu. La Maire va faire remonter à la Région et aux instances concernées nos demandes. C’est une première victoire, c’est un premier pas. Demain vous pourrez dire à ceux qui racontent l’Histoire, que c’est vous qui l’avez écrite ! ». Applaudissements, acclamations, … la confiance dans la lutte se confirme pour tous.

La manifestation terminée, un porte-parole des lycéens propose d’observer une minute de silence en hommage aux victimes de l’odieux attentat de Strasbourg.
Une belle démonstration de solidarité, de maturité et de conviction, sans incident, sans violence, qui montre que le ministre Blanquer et le président Macron devraient réellement prendre en compte la colère et l’inquiétude qui montent dans le pays …
On ne peut que vivement souhaiter que le maire de Noisy-le-Grand aura eu à cœur de transmettre les revendications des lycéens noiséens

à Monsieur le Préfet, représentant de l’État dans le département, au ministre de l’Éducation Nationale, au 1er Ministre et au Président de la République.
La proximité et être le relais de la parole citoyenne, voilà la force et l'utilité de tous les élus locaux !
Photos Françoise GUICHE
Alain Cassé 16/12/2018 20:56
NOISY SOLIDAIRE - A GAUCHE VRAIMENT ! 17/12/2018 12:01