Ainsi donc, l'unanimité du conseil de territoire vient de voler en éclat !
Terminée, cette belle unité de façade qui prévalait jusqu'à maintenant au sein de l’Établissement Public Territorial "Grand Paris - Grand Est". Il aura suffit d'une querelle politicienne locale, celle menée par l'opposition LR au sein du conseil municipal de Neuilly-sur-Marne, pour qu'un clivage s'affirme pour la première fois grâce ou à cause d'une petite manœuvre en séance plénière du conseil de territoire.
Alors, effectivement, on peut discuter de l'opportunité ou non de densifier les espaces tant convoités de l’hôpital Maison Blanche (Ville Evrard après ?), alors même que le gouvernement Philippe vient de mettre en cause la réalisation des lignes du Grand Paris express, qu'il s'agisse de la ligne 11 ou 16.
La densification, déjà en soi, ne nous apparaît pas comme le gage d'un avenir radieux. Mais, nous sommes informés depuis longtemps de l’insatiabilité du maire de Neuilly-sur-Marne et l'opposition, de gauche, la vraie, cette fois, au sein de son conseil municipal, sait sans doute mieux que nous ce qu'il faut ou non contester en la matière.
Pour autant, nous ne dirons pas que cette densification à deux pas de la Haute Île, dans des espaces remarquables, y compris en incluant Ville Evrard, ne peut nous laisser indifféremment, nous, sur l'autre coteau de la Marne, avec une route de Neuilly et un pont saturés et bientôt encore plus avec la bétonnisation noiséenne en cours.
Mais, chaque chose en son temps ! Que l'on s'interroge sur la nécessité de coordonner construction immobilière et transport public, ce n'est pas en soi anormal et l'on peut comprendre qu'un débat soit nécessaire. Mais pas un débat clos entre prétendus spécialistes de la chose ! Et surtout pas, en invalidant de fait, le vœu voté unanimement par le même territoire 15 jours plus tôt, à peine ...
Cela intéresse tout le bassin de vie et mériterait amplement d'être posée sur la place publique à la mesure des enjeux des conditions de vie de la population du territoire.
Pourquoi pas, un vote à l’échelle du territoire pour l'obtention des lignes 11 et 16, en temps et en heure ? Et, de ça, il n'en est rien, les élus s'occupent de tout, avec les promoteurs et la société du Grand Paris, cela va sans dire !
Mais, cette affaire dit autre chose dorénavant. elle dit que l'unité de façade ne pouvait durer et que les désaccords de tempo, de stratégies, d'options pour les services rendus aux citoyens ne pourront plus être aussi simplement qu'il y paraissait "être glissés sous le tapis" d'une unanimité factice.
Ce qui renforce notre conviction à propos de la mécanique bureaucratique et politique qui a été imposée aux communes du Grand Paris et son éloignement des préoccupations des citoyens, réduisant et complexifiant singulièrement leur pouvoir d'intervention auprès des élus.
Vous voulez un exemple ? C'est le Président de l’Établissement Public Territorial qui signe réellement les permis de construire.
Un autre ? C'est le même, après avis de son conseil, qui signera le contrat d'un éventuel nouveau prestataire pour la gestion des ordures ménagères. Vous aviez un service plus complet, mieux négocié et surtout moins cher à Noisy-le-Grand, ben, le mieux disant du territoire sera peut-être moins bien et ... plus cher...
On pourrait décliner les exemples à mesure des compétences transférées que chaque citoyen n'a pas forcément immédiatement perçu, opacité oblige...
Ce que dit, enfin, ce clash, c'est que l'on ne peut exclure à l'avenir que les décisions se prendront à la majorité et non plus par consensus raisonnable, c'est du moins ce qui nous avait été vendu à Noisy. Et, là, l’angélisme, c'est terminé !
Décidément, derrière l’embrouille d'une séance plénière et après avoir refusé la présence du public lors d'un vote solennel, il y a peu, justement pour contester les décisions gouvernementales à propos du réseau express et de ses conséquences pour le territoire, on voit filer le lièvre de la technocratie politicienne !
Il va en avoir d'autres ...
On a le droit de voir rouge