Ainsi donc, la campagne électorale n’aurait que deux motifs. Pour l’une, le sous-entendu de la fraude, pour l’autre, le respect du vote des électeurs qui serait bafoué.
Des deux, le Conseil d’Etat n’a rien dit. Sauf à dire que c’est parce qu’il a cru qu’il fallait respecter le vote des électeurs qu’il invite dorénavant les noiséens à s'exprimer dans la clarté.
On peut ne pas être d’accord, c’est le propre d’un fonctionnement démocratique. Mais écrire dans la livraison du jour du dernier tract de « Rassemblés avec Michel Pajon », ce dimanche sur le marché du Centre-ville, « que les Noiséennes et les Noiséens ne sont pas prêts à se laisser manipuler » est finalement sur le même registre que le sous-entendu de la fraude. Parler de manipulation, c’est laisser entendre qu’il y a pu en avoir une !
Ecrire que « les services municipaux ont respecté le code électoral à la lettre », ce dont nous ne doutons pas a priori, puis immédiatement que « notre liste a respecté les règles et les procédures du code électoral », c’est entretenir une confusion fâcheuse entre les services de la ville, des fonctionnaires tenus à l’obligation de réserve, et la liste de Michel Pajon.
C’est entretenir l’idée fausse que la ville, ses agents et Michel Pajon, c’est une seule et unique chose… Ce n’est ni aussi simple, ni vrai. Et personne, ni « certains et certaines (qui) ont l’air de se réjouir de cette annulation » ne s’en contentera. Il y a dorénavant un fait, c’est l’annulation, et il ne sert à rien de réécrire l’histoire, plutôt que de parler du véritable fond d’une campagne électorale, le projet municipal.
C’est de cela qu’il nous faut parler durant ces trois mois, jusqu’au 13 septembre !
Personne ne se réjouit « d’une situation qui va à l’encontre des intérêts des Noiséens et de Noisy, qui nuit à l’image de notre ville, l’affaiblit à un moment décisif dans les négociations portant sur sa place dans le Grand Paris ». D’autant plus, dirons-nous, qu’il ne nous semble pas que le député de la circonscription, le même que l’ex maire, se soit opposé avec virulence aux conditions et à l’impact du Grand Paris, véritable machine technocratique antidémocratique…
Il y a une duplicité à laisser entendre une chose et faire son contraire dans une autre instance que celle de la ville, l’Assemblée Nationale.
« Cette annulation NE remet PAS en cause la légitimité de votre vote qui s’est JUSTEMENT pourtant clairement exprimé lors des élections municipales de mars 2014 ».
50% d’abstention, un peu moins d’1 électeur sur 4 votant en faveur de la liste conduite par Michel Pajon, demande effectivement « de respecter le vote des électeurs » qui « est la première leçon de démocratie que tout candidat se doit d’apprendre ».
Si « la voix du peuple est la seule voix qui vaille », il convient à l’évidence de reconnaitre que la légitimité électorale de tout le conseil municipal était déjà en cause avant la décision du Conseil d’Etat, ce qui est vrai aussi ailleurs qu’à Noisy le Grand.
Sauf à vouloir faire prendre le fonctionnement périmé de nos institutions comme la preuve avérée d’une démocratie de plein exercice. Or, nous sommes nombreux à contester cette réalité puisque ce n’est pas le cas.
Donc, si le débat proposé à chaque citoyen noiséen se résume, soit à une fraude supposée, soit à un respect bafouée du vote des électeurs en mars 2014, il y a fort à parier que le débat de fond sera escamoté, sans parler de la posture hyper personnalisée des têtes de liste qui n’est pas notre sujet…
Pourtant nous partageons avec son auteur le slogan « Faites respecter votre voix », mais, pour nous, ce sont toutes les voix, celles des abstentionnistes comme celles des oppositions de gauche et de droite.
Puisque le Conseil d’Etat en a décidé par cette annulation, parlons du projet politique pour notre ville. C’est cela qui doit compter et il n’est pas évident que certains et certaines ne se réjouissent de la stratégie de l’escamotage et de la personnalisation du futur scrutin …
On a le droit de voir rouge
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Maria 01/07/2015 07:45
Elus de NOISY SOLIDAIRE - A GAUCHE VRAIMENT 01/07/2015 11:08