5 septembre, 17 heures, soyez prêts, c'est l'inauguration du Collège International de Noisy le Grand. Oyez, oyez, braves gens, enfin les petits plats vont être mis dans les grands. Que du beau monde en rose pour se congratuler de cette belle réussite qui reste à démontrer.
Fallait le faire et ils l'ont fait ! Après un superbe partenariat "public-privé" avec Eiffage qui, au bout du compte, va coûter vraisemblablement quelques euros supplémentaires au contribuable, voilà-t-y pas qu'il faudrait faire la fête en rose. Par les temps qui courent ?
Faire la fête en rose ?
En oubliant les silences qui en disent long sur les bombardements massifs de Gaza que les roquettes inacceptables du Hamas ne peuvent excuser ? En oubliant la diplomatie européenne d'apprenti sorcier en Ukraine face à un Poutine qui n'attend que cela pour rejouer la Grande Russie ? En oubliant que l'Otan, c'est aussi la guerre potentielle en Europe, loin des États-Unis protecteurs mais de loin ? En oubliant la Libye et les assassins d'Irak ou de Syrie ?
Il a bonne mine, le collège international de l'Est Parisien dans un tel contexte... international.
Bien évidemment, s'habiller en rose apparait bigrement saugrenu. Le Rose ?
Mais quel rose ? Le Rose du poing et de la rose qui habillent les promesses non tenues ? Le Rose des mêmes qui justifient l'exclusion systématique de bidonville en bidonville de familles Roms dont on empêche la scolarisation des enfants, à Noisy le grand comme ailleurs ? Le rose, enfin, de la vie en rose que l'on aurait pu espérer avec le courage politique - pas celui d'être aux ordres du Medef et de la banque centrale européenne - dont le pays a besoin pour ne pas tomber dans les sales pattes d'une extrême droite marinisée ?
Vous l'aurez compris, du côté d'On a le droit de voir rouge, on n'a pas le cœur à la fête pour le 5 septembre. Les coups de pub, la communication facile, ce n'est pas notre truc. Pas plus que les structures élitistes qui vont trier sur le volet une poignée de gamins - tant mieux pour eux - et laisser pour compte des centaines de milliers d'autres par ces temps de chômage de masse...
Non décidément, les petits fours nous restent déjà sur l'estomac et ce n'est pas les flonflons et la pseudo fierté noiséenne du moment qui vont nous rassurer. D'ailleurs, finalement, le collège international, puis le lycée bientôt, c'est comme le loto et les jeux de grattages, on y croie, certes, mais il y a peu de gagnants, très peu de gagnants. Alors, obtus que nous sommes, on continue de se dire que la réussite de l'école de la République, ce doit être dans tous les collèges et dans tous les lycées, sans distinction !
Doussain 02/09/2014 20:55
Mouarf 02/09/2014 20:30